A l’heure des bilans de cette coupe du monde, celui des gardiennes est plutôt brillant. Car Sari Van Veenendaal, qui a reçu les gants d’or en fin de compétition, avait de la concurrence. Une bonne nouvelle à un poste souvent pointé du doigt par le passé, dont la progression s’explique par plusieurs facteurs.
La coupe du monde est une machine à rêves. Et à vocations. Et qui sait, si la plupart d’entre elles ont encore les chevauchées de Sofia Jakobsson, les célébrations d’Ellen White et de Megan Rapinoe ou la coupe tigrée de Shanice Van de Sanden en tête, certaines filles présentes en France ce mois-ci ont peut-être plus été subjuguées par les performances de Sari Van Veenendaal, la Néerlandaise, meilleure gardienne du tournoi. Car après une coupe du monde 2015 et un Euro 2017 où, la médiatisation grandissante attisant les critiques, le poste de gardienne avait été objet de railleries, ce Mondial en France a changé la donne.
« Lorsqu’on m’avait interrogé lors des précédentes compétitions, je disais qu’il y avait encore beaucoup de travail », raconte ainsi Sandrine Roux, gardienne internationale française de 1983 à 2000. « Et à la fin de cette coupe du monde, je m’aperçois qu’il y a eu beaucoup de travail de fait. Je connaissais certaines gardiennes, qui même à 36 ans ont élevé leur niveau », reconnait l’ancienne joueuse de la VGA Saint-Maur. De ce mois de football, on retiendra par exemple la prestation XXL de la Parisienne Christiane Endler face aux Etats-Unis en phase de groupe, avec ses 6 arrêts dont certains à la limite du paranormal.
« Lorsqu’on m’avait interrogé lors des précédentes compétitions, je disais qu’il y avait encore beaucoup de travail », raconte ainsi Sandrine Roux, gardienne internationale française de 1983 à 2000. « Et à la fin de cette coupe du monde, je m’aperçois qu’il y a eu beaucoup de travail de fait. Je connaissais certaines gardiennes, qui même à 36 ans ont élevé leur niveau », reconnait l’ancienne joueuse de la VGA Saint-Maur. De ce mois de football, on retiendra par exemple la prestation XXL de la Parisienne Christiane Endler face aux Etats-Unis en phase de groupe, avec ses 6 arrêts dont certains à la limite du paranormal.
Sandrine Roux a apprécié Sydney Schneider
Mais que dire des performances de la Suédoise Hedvig Lindahl, de l’Anglaise Karen Bardsley- notamment sa parade monumentale face au Japon -de la Chinoise Peng Shimeng, de la Norvégienne Ingrid Hjelmseth, qui a dégoûté la bande à Samantha Kerr en 8e, de l’Américaine Alyssa Naeher, déterminante dans le parcours des désormais quadruples championnes du monde, ou de Sarah Bouhaddi, une des seules Françaises au niveau dans ce Mondial. Sans oublier les prestations bluffantes de Vanina Correa pour l’Argentine. « Les gardiennes ont été déterminantes surtout, c’est ce qu’il manquait jusque-là, analyse Roux. On a aussi vu moins de boulettes et des gardiennes plus complètes, décisives et surtout actrices du jeu. Avant on avait l’impression que la gardienne subissait, là on les a vu apporter un plus à leur équipe », décrypte celle qui est aujourd’hui entraîneuse des gardiennes de la sélection U19, dont l’Euro débute le 16 juillet. A titre personnel, Sandrine Roux a surtout apprécié les performances de Sydney Schneider, dans les cages de la Jamaïque.
Un encadrement plus étoffé
« A 19 ans, elle est surprenante, admire l’ex-portière. Elle dégage une sérénité que j’ai rarement vue à cet âge-là. Et puis elle est complète, elle est grande… Moi je la prends tous les jours (sourire) ! ». Epatante lors de l’entrée en lice des Reggae Girlz face au Brésil (0-3), elle n’avait pu enrayer le naufrage de son équipe face à l’Italie (5-0), avant de rester sur le banc pour le match face à l’Australie. Alors comment expliquer cette progression généralisée ? Il y a d’abord l’encadrement des gardiennes, plus étoffé qu’il y a 20 ou 30 ans. « Quand j’ai commencé on n’avait rien, se souvient Sandrine Roux. Je devais être la première à disposer avoir quelqu’un qui venait au club pour nous faire travailler, autrement en sélection on n’avait personne, on s’entraînait entre nous… De nos jours, cela fait 10-15 ans que dans chaque sélection il y a un entraîneur des gardiens. Et dans les clubs de D1 pratiquement tous en ont ».
Toutes les gardiennes qui ont été au top ne font pas moins d’1m75
L’autre phénomène qui explique cette embellie, c’est la multiplication de profils jugés plus compatibles avec le poste : « Une gardienne qui est techniquement propre, mais qui est à 1m70 ou en dessous, à un moment donné, au haut niveau… Toutes les gardiennes qui ont été au top ne font pas moins d’1m75 », estime Sandrine Roux. Les deux références que sont l’Allemande Nadine Angerer et l’Américaine Hope Solo font cette taille. Dans cette coupe du monde, de toutes les gardiennes citées précédemment, seule Hjelmseth (1m73) est en dessous de cette barre symbolique. « Le poste de gardien, ce sera bientôt comme chez les garçons, avance Dominique Deplagne, entraineur des gardiennes au MHSC. Avant on mettait celui qui n’était pas bon dans le champ, maintenant il y a un travail spécifique qui est fait. Du moment que ce sont des spécialistes qui vont chercher des profils plus adaptés, les gardiennes qui ont les meilleures aptitudes, d’ici quelques années, ça va être le poste qui va progresser le plus vite », pressent-il.
Un plan national spécifique aux gardien(ne)s
Même si la gardienne aux 71 capes tempère : « Il faut trouver de vrais profils, c’est ça le problème. En France on n’y arrive pas. Des gardiennes d’1m75, moi, actuellement, je n’en ai même pas en équipe de France U19 ». La Fédération Française de Football compte bien développer le nombre de candidats au poste, en créant notamment dès la saison à venir un plan national spécifique aux gardiens de but. « Il y aura un ou plusieurs référents gardiens de but par ligue. On va également monter des centres de performances. A partir des U9, on va faire de la sensibilisation, afin de découvrir le poste, c’est important pour nous. Il faut susciter des vocations », explique Sandrine Roux.
« On les fera travailler beaucoup plus jeunes. Souvent, les filles ne commençaient à s’entraîner qu’à partir de 14-15 ans. Du coup des gardiennes avaient des lacunes qui étaient presque rédhibitoires. Il faut qu’on les fasse travailler bien plus tôt, à 12-13 ans, afin de répertorier celles et ceux qui s’en sortent le mieux », déroule, déterminée, celle qui a aussi été consultante pour Europe 1 et Canal+ lors de ce Mondial. Un enjeu déterminant, selon Roux : « Aujourd’hui on sait que sans gardienne solide on ne va pas au bout ». Et l’équipe de France, qui court encore après son premier podium en compétition, et rêve toujours d’une étoile sur le maillot, doit trouver celle qui succèdera, un jour, à Sarah Bouhaddi.
« On les fera travailler beaucoup plus jeunes. Souvent, les filles ne commençaient à s’entraîner qu’à partir de 14-15 ans. Du coup des gardiennes avaient des lacunes qui étaient presque rédhibitoires. Il faut qu’on les fasse travailler bien plus tôt, à 12-13 ans, afin de répertorier celles et ceux qui s’en sortent le mieux », déroule, déterminée, celle qui a aussi été consultante pour Europe 1 et Canal+ lors de ce Mondial. Un enjeu déterminant, selon Roux : « Aujourd’hui on sait que sans gardienne solide on ne va pas au bout ». Et l’équipe de France, qui court encore après son premier podium en compétition, et rêve toujours d’une étoile sur le maillot, doit trouver celle qui succèdera, un jour, à Sarah Bouhaddi.