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#U20WWC - La cohésion « made in France »

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Portée par des joueuses aux fortes qualités, l’équipe de France des moins de 20 ans de Gilles Eyquem a su se surpasser grâce à un esprit d’entraide et de solidarité créé après plus d’un mois passé ensemble, à souder un groupe qui est désormais prêt à croiser le fer face à n’importe qui.
#U20WWC - La cohésion « made in France »
L’Équipe de France a sans nul doute réalisé son match le plus abouti depuis le début de cette coupe du Monde U20 jeudi lors du quart de finale victorieux face à la Corée du Nord (1-0). Certes, tout n’a pas été parfait techniquement, et même, avec le réveille des championnes en titre pour égaliser, les Bleuettes ont eu, selon les mots de la défenseure Elisa De Almeida, « un peu chaud à la fin » ! Mais elles ont su aller puiser au bout d’elles-mêmes, l’une pour l’autre, pour magnifier au mieux l’identité de cette équipe : « C’est beau, on est allé chercher cette qualification en demi-finale ensemble », se réjouissait d’ailleurs De Almeida. « On a senti surtout une équipe soudée, avec un état d’esprit irréprochable, elles se battaient sur tous les ballons, elles avaient vraiment envie d’aller chercher cette place en demies », appréciait également Corinne Diacre, la sélectionneuse des A, tandis que le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, se montrait élogieux envers ses jeunes protégées : je leur donne toujours un discours de confiance, parce qu’elles le méritent, c’est un groupe solidaire. « Toutes les filles sont souvent brillantes, elles méritent leur place ».

Un cocon pour préparer la mue
On ne sait pas combien des filles de Gilles Eyquem ont lu « Les Trois Mousquetaires », mais elles appliquent en tout cas à merveille leur précepte : « Un pour tous, tous pour un ». C’est, de l’avis de tous, ce qui symbolise le mieux cette équipe de France U20, menée par un Gilles Eyquem habitué à former un groupe soudé qui traverse vents et marées pour décrocher le Graal. Cela lui a plutôt bien réussi pour l’instant (champion d’Europe U19 en 2016, 2013 ; vice-champion d’Europe 2017 et vice-champion du monde en 2016, troisième en 2014). « La vie collective compte énormément à mes yeux, voilà pourquoi je fais en sorte que nos bases soient confortables », déclarait-il ainsi début août, comme pour justifier la minutie avec laquelle il avait inspecté, quelques mois plus tôt, l’hôtel « Le Roi Arthur », au nord-ouest de Ploërmel, où la France a établi son camp de base. « Comme j'attends beaucoup d'elles, je veux qu'elles soient bien ! ». D’où cette envie de mettre les joueuses dans une bulle, pour former ainsi un groupe compact, pas que sur le terrain mais aussi dans la vie.

Ses filles le lui rendent bien. Déjà en se montrant dithyrambique à son égard, et en appliquant ses consignes au pied de la lettre, sans jamais rechigner, tout en acceptant ses choix. Son turnover régulier n’a ainsi pas affecté les performances de l’équipe, loin de là, comme le prouvent les excellentes prestations d’Amélie Delabre (4 buts), et de Sandy Baltimore notamment, dont la place en tant que titulaire n’était pas forcément imaginée à l’orée de la compétition. Cette alchimie a aussi pris grâce à l’état d’esprit remarquable affiché par ses joueuses, qui poussent toutes dans le même sens. « On a fait beaucoup de jeux de cohésion pour que ça fonctionne bien entre nous », révelait ainsi Hélène Fercocq au début de la compétition.

« J'utilise certaines phrases des joueurs de l'équipe de France »
#U20WWC - La cohésion « made in France »
Et Gilles Eyquem d’analyser : « Ce qui ressort, c'est l'équilibre qui existe entre les trois générations qui font ce groupe. L'enthousiasme des toutes jeunes, l'expérience des plus anciennes. C'est équilibré. Il y a de temps en temps des éclats de rire, ça part dans tous les sens, et quelquefois plus de maturité, des joueuses posées à l'écoute ». A la « maman du groupe », Mylène Chavas, son penchant plus excentrique, Selma Bacha, par exemple. Cela a transparu dans l’échauffement des Bleuettes avant la Corée du Nord, au début assez jovial, avec quelques blagues échangées entre les joueuses, avant un masque un peu plus sérieux affiché au fur et à mesure que la rencontre approchait.

Parmi les rires et sourires, celui- et pas des moindres –de Marie-Antoinette Katoto, qui traverse une compétition délicate. « Ce qu’on essaye de faire c’est de lui redonner de la confiance, affirme d’emblée Sana Daoudi. b[Là [contre la Corée], c’était un choix tactique de la part du coach, mais on sait toutes que Marie c’est une grande joueuse, et on va tout faire pour l’aider »]b. Même Camille Pecharman, seule joueuse des 23 à ne pas avoir été utilisée, reste joyeuse et déterminée (voir interview).

"Une marque de fabrique à la Française"
Une marque de fabrique « à la Française », après une coupe du monde en Russie où Adil Rami, 0 minutes au compteur, avait distillé sa bonne humeur comme une traînée de poudre ? « J'utilise certaines phrases des joueurs de l'équipe de France, sur le collectif et le vivre ensemble », confessait ainsi Gilles Eyquem pendant la préparation. « J’espère qu’il y a une marque de fabrique à la Française », dit Corinne Diacre, qui s’échine à transposer cet état d’esprit dans son groupe, auquel on a tant reproché dans l’état d’esprit après l’Euro 2017. Et ce n’est pas Amélie Delabre, devenue en deux matches la plus proche du titre de meilleure buteuse de la compétition qui vous fera dire que le discours du coach n’est pas assimilé : « Être meilleure buteuse, je m’en fous complètement, tant qu’on est championnes ! », disait la joueuse de Metz jeudi soir. Reste plus qu’à savoir si une nouvelle étoile sera, cette fois, au bout du chemin.


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