En inscrivant le 9e des 11 buts passés par Lyon à Toulouse en Coupe de France, et son troisième personnel dans la rencontre (23e cette saison), Eugénie Le Sommer est devenue la meilleure scoreuse de l’OL (226) devant Lotta Schelin (225). L’aboutissement d’un long chemin, traversé en 8 ans par la Bretonne, guidée par le travail et les filets ! Mais attention, la plus fine gâchette tricolore n’en a pas encore fini.
Qu’avez-vous ressenti en marquant ce 3e but face à Toulouse dimanche dernier, qui vous permettait de passer devant Lotta Schelin au classement des meilleures buteuses de l’histoire de l’OL ?
J’étais heureuse, forcément, et j’ai ressenti beaucoup de fierté ! Evidemment on repense à tout le chemin parcouru et à toutes ces années, et ces buts que j’ai pu marquer !
Justement, est-ce que vous vous souvenez du premier but que vous avez inscrit avec les Fenottes ?
Oui, je m’en rappelle encore très bien, c’était d’ailleurs contre… Toulouse ! C’était pour mon premier match officiel avec l’OL, lors du premier match de championnat en 2010. J’avais plutôt bien réussi mes débuts ! En revanche, aujourd’hui, je ne me souviens plus trop de l’action (sourire).
Quel est votre plus beau but avec l’OL ?
J’en ai deux qui me viennent en tête ! Le premier c’est contre Juvisy en 2013, à Gerland (demi-finale de Ligue des champions, NDLR) ! C’était une frappe de loin, en dehors de la surface, qui est allée sous la barre. Le deuxième qui me vient à l’esprit c’est celui de l’année dernière contre le PSG, au Groupama Stadium, lors de notre
victoire 3-0 en D1 féminine. C’était le premier but du match, une action individuelle où j’avais dribblé deux joueuses avant de tirer dans la surface.
Le but le plus « Le Sommer » ?
J’en ai un qui me vient en tête, c’est contre Brescia à Gerland, un match retour de Ligue des champions, ça devait être en 2014. Je reçois un ballon à l’entrée de la surface, je contrôle de la poitrine et j’enchaîne du gauche ! Ce sont des buts que j’aime bien marquer, que je réalise souvent. En plus ce geste contrôle-frappe je le maîtrise assez bien, et j’adore les reprises de volée, c’est une de mes caractéristiques.
Le but le plus « Lotta Schelin » ?
C’était lors du match aller de 8e de finale de Ligue des champions, contre Zurich, l’an passé. J’avais marqué deux buts, et je me rappelle que c’était celui de l’ouverture du score. Là j’étais sur la gauche et en fait je frappe enroulée, petit filet opposé à droite, en contournant la gardienne. Et ça c’était la spéciale Lotta Schelin, l’enroulée qui prenait la gardienne à contre-pied.
Le but le plus important que vous ayez mis ?
C’était en 2012, en
finale de la Ligue des champions. On jouait contre Francfort et il y avait 0-0 (on jouait alors la 12e minute, NDLR) lorsqu’il y a un penalty qui est sifflé en notre faveur. Je marque ce but qui nous permet de passer devant, en Allemagne, devant 50 000 spectateurs qui étaient donc tous allemands, il y avait pas mal de pression. Surtout que l’arbitre avait mis beaucoup de temps avant de siffler le penalty donc tout le monde était en train de siffler derrière le but, et c’était… un moment spécial.
Le but le plus jouissif ?
La sensation est un peu similaire avec celle qu’on ressent lorsqu’on marque un but important. Mais si je devais en donner un, je dirais lors de la victoire 7-0, en demi-finale de Ligue des champions il y a deux ans face à Paris. Il y avait une émotion particulière parce que même nous on y croyait pas, le fait de gagner par autant d’écart. Je ne sais plus si c’est le but du 2 ou 3-0, mais on savait que c’était fait, et ça faisait plaisir !
Le but que vous rêviez encore de mettre ?
Le but de mes rêves c’est un retourné acrobatique. Un peu comme Camille Abily en Ligue des champions oui (rires) ! C’est un geste que je réalise souvent à l’entraînement, mais que je n’ai jamais eu l’occasion de faire en match, donc ce serait vraiment plaisant d’y arriver !
Pour revenir au record, est ce que ça vous trottait un peu dans la tête ces derniers temps ?
Non, pas du tout. J’y ai pensé quand on m’en a parlé cette année, un petit peu, mais sinon ça ne me taraudait pas avant. Quand Lotta l’est devenue [meilleure buteuse], je ne me voyais pas si proche du record. Ça n’a jamais été non plus un objectif pour moi de le battre. Je veux toujours marquer plus de buts, être la meilleure, ok, mais ce n’était pas obsédant.
Avec le rendement qu’elle a retrouvé cette saison, est-ce que vous n’avez pas un peu peur qu’Ada Hegerberg (déjà 38 buts cette saison) vienne bientôt vous détrôner ?
C’est possible ! Je lui ai dit que peut-être un jour elle battra ce record, et donc je l’ai prévenue qu’elle n’avait pas intérêt ! (rires) ! Maintenant je regarde dans le rétroviseur, mais c’est sûr qu’Ada a les qualités pour battre ce nombre de buts. Elle est encore jeune, elle a encore de belles années devant elle, je ne sais pas si elle restera aussi longtemps à l’OL mais c’est quelqu’un qui peut marquer beaucoup de buts.
On imagine que vous allez encore tout faire pour améliorer le record ce week-end face à Bordeaux ?
Je suis attaquante donc forcément, j’ai envie de continuer à marquer des buts, le plus possible. Ce qui compte, c’est d’être performante, de gagner des titres, de gagner des matches. Mais pour cela, je dois être décisive. Augmenter petit à petit ce nombre de buts, ça ne va pas me prendre la tête.