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Bleues - LE SOMMER, de la fête à la défaite

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Après des débuts encourageants, l’attaquante de l’équipe de France Eugénie Le Sommer a multiplié les ratés, et accumulé les prestations décevantes. Un crève-cœur pour la Lyonnaise, qui visait très haut lors de ce Mondial.
Bleues - LE SOMMER, de la fête à la défaite
Parfois, les contes de fées commencent très bien, et finissent très mal. Depuis vendredi soir, Eugénie Le Sommer le sait mieux que personne. Désabusée après l’élimination en quart de finale face aux Etats-Unis, l’attaquante aux 164 sélections en équipe de France n’a pas vécu le rêve escompté lors de cette coupe du monde sur ses terres, où elle espérait bien rentrer doublement dans l’histoire.

2 buts en 2 matches et puis c’est tout
D’abord en emmenant la France plus loin qu’elle n’avait jamais été pour le Mondial, puis en en profitant pour égaler voire dépasser le records de buts de Marinette Pichon en sélection (81 buts). Las, pour la 5e fois consécutive lors d’une compétition internationale, les Bleues se sont faites sortir en quart, et son compteur but avec le maillot frappé du coq est resté bloqué à 76 unités. « On se voyait gagner ce match, on y croyait, malheureusement on s’arrête là. C’est difficile. C’est le réalisme qui l’a emporté », disait-elle après le match, les yeux dans le vide, entre frustration, désillusion et colère.
Pourtant, tout avait bien commencé dans ce Mondial pour la Lyonnaise, qui sortait d’une saison magnifique avec le Fenottes (triplé championnat-coupe de France-Ligue des champions). Lors du match d’ouverture de cette 8e édition, le 7 juin au Parc des Princes, c’est elle qui s’était précipité au premier poteau pour reprendre un centre venu de la droite de Gaëtane Thiney et marquer le premier but de la compétition. Et guider l’équipe de France vers un franc succès (4-0) qui a suscité beaucoup d’espoirs.

« Elle n’est pas à 100% de ce qu’elle peut faire »
Après une prestation déjà plus compliquée face à la Norvège lors du deuxième match de poules, elle avait tout de même réussi à libérer les Bleues sur penalty (victoire finale 2-1), et à égaler Marie-Laure Delie comme meilleure buteuse française en coupe du monde (5 buts). Mise au repos face au Nigéria, elle avait retrouvé sa place sur le flanc gauche contre le Brésil, pour une prestation très moyenne, ponctuée de nombreux ratés devant le but, que ce soit dans les tirs ou dans les centres. « Eugénie, je trouve qu’elle n’est pas à 100% de ce qu’elle peut faire. On connait ses qualités, elle a fait beaucoup pour bien récupérer, c’est un élément moteur et même à 80% ça reste quelqu’un d’essentiel », avait dit Diacre en conférence de presse d’avant-match jeudi, comme pour envoyer un signal à l’attaquante de 30 ans.

Mais en quart de finale face aux Etats-Unis, où Le Sommer, encore peu en vue, a eu autant de mal à mettre en danger la gardienne adverse, c’est même son entente avec Majri, d’habitude si bien huilée, qui a déraillé. Alors, comment expliquer que celle qu’on décrivait comme l’atout offensif numéro 1 des Bleues avant le Mondial, ait passé son temps dans l’ombre d’une Kadidiatou Diani qui rayonnait côté droit ?

« Il faut se poser les bonnes questions »
La fatigue due à une longue saison dans le Rhône ? « On a eu le temps pour bien se préparer, et puis c’est pareil pour toutes les autres joueuses donc non », a-t-elle balayé d’un revers de la main. Blessée lors de la préparation (on évoque alors une gêne à un muscle fessier), la meilleure buteuse de l’histoire de l’OL (257 buts) n’avait pas pu participer aux matches de préparation face à la Thaïlande et à la Chine.

« Je ne sais pas, a répondu la Bretonne lorsqu’on lui a demandé si cette éventuelle blessure l’avait handicapé. Je me sentais bien sur les derniers matches après forcément ça a tronqué ma préparation », reconnaissait-elle toutefois, forcément touchée : « Je pense que j’aurais pu faire mieux, il y a un peu de déception par rapport à ça aussi. J’aurais pu apporter plus à l’équipe, malheureusement je n’ai pas réussi à le faire, mais c’est comme ça dans le football », a-t-elle conclu, fataliste.

D’autres explications peuvent être avancées, à savoir son positionnement sur le terrain en équipe de France. Replacée dans l’axe, avec Gauvin ou Diani dans un 4-4-2. Aurait-elle eu plus de liberté, d’espace pour combiner et faire passer plus de frissons dans la défense adverse ? Elle joue aussi beaucoup à gauche à Lyon, et il serait donc trop facile de tout mettre sur le dos de l’organisation tactique de Corinne Diacre. Ce côté droit qui a bien fonctionné mais beaucoup vampirisé le ballon au détriment de la Lyonnaise est-il lui aussi une réponse au pourquoi de ce rendez-vous manqué ? « Il faut se poser les bonnes questions, voir ce qui n’a pas été, et revenir plus fortes », a dit Le Sommer, triste également à l’idée de manquer le rendez-vous des Jeux de Tokyo l’été prochain. Elle a désormais devant elle plusieurs semaines de vacances pour faire le point, et un heureux évènement (mariage) à venir avant de repartir de plus belle la saison prochaine.


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