L’entraîneur de l’ASJ Soyaux Sébastien Joseph et la néo-floriacumoise Laëtitia Philippe, livrent leurs avis sur le parcours jusqu’ici sans faute (mais pas sans critiques) des Bleues dans cette coupe du monde. Et se montrent confiants en vue du 8e de finale face au Brésil, dimanche au Havre (21h).
Sébastien Joseph (entraîneur de l’ASJ Soyaux) : « Le bilan de la phase de poule : J’ai été convaincu oui, elles ont fait ce qu’elles avaient à faire, elles s’en sortent avec le 9 points, et 3 victoires alors qu’elles n’avaient pas non plus une poule facile. Jeudi les USA ont fait le travail face à la Suède, mais jusque-là elles avaient eu des oppositions assez faibles. Nous le Nigéria c’était le champion d’Afrique, la Norvège qui est une très belle nation… A chaque fois elles ont bien géré. On les a critiqué lors du troisième match mais c’était de la gestion, on sait qu’on a plus à perdre qu’à gagner et les joueuses se préservent parce qu’elles savent qu’à l’approche des matches à élimination directe un carton pourrait les handicaper, elles doivent faire attention aux blessures, etc…
Un plan de jeu trop lisible ? On dit souvent que c’est une force et une faiblesse. On connait le onze-type et le système des Bleus, ainsi que le schéma de jeu. Il y a un peu moins de liberté que ce qu’on a parfois chez les garçons, avec des joueurs qui dézonent, des ouvertures, des croisements… Là on a un schéma et des circuits préférentiels. Le point positif c’est que ça donne beaucoup d’automatismes et de certitudes aux joueuses, mais du côté négatif c’est que du côté de l’adversaire tout est plus facile à mettre en place pour le contrecarrer.
Le jeu qui penche à droite ? Il y a aussi beaucoup d’automatismes à gauche, c’est aussi ça la force de l’équipe de France, si le côté droit est bloqué, on a une joueuse comme Amandine Henry, avec sa qualité de passe en tant qu’axiale droit, renverser le jeu sur la gauche (comme Wendie Renard le fait également), et là-bas elle va retomber sur Le Sommer et Majri. Ce sont 4 Lyonnaises qui ont aussi beaucoup d’automatismes dans leur club, et qui peuvent prendre les choses en main. On voit que Le Sommer rentre souvent dans le cœur du jeu pour laisser le couloir à Majri, là ou côté droit, Cascarino et Diani aiment bien partir de loin, être dans la percussion, arriver lancées, avec plus une latérale qui va avoir pour rôle de ressortir et de centrer, que Majri qui se retrouve presque à chaque fois en position d’ailière. Je pense que l’équipe de France saura varier.
Des faiblesses ? J’ai trouvé que sur les coups de pieds arrêtés, on avait tendance parfois à se compliquer la tâche, et que la plupart des corners joués à deux n’ont pas été d’une grande réussite. Il y a eu des combinaisons sur coup franc à trois que je n’ai pas trouvé efficace, alors qu’on sait qu’on a de la qualité, par Thiney ou par Majri, de joueuses qui peuvent très bien les frapper, et dans le jeu aérien, on a des joueuses comme Le Sommer, qui a un très bon timing et Renard, avec ses qualités athlétiques hors-normes, qui peuvent faire la différences.
Thiney critiquée : On va dire que son deuxième et troisième match n’ont pas été à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’elle, maintenant c’est une joueuse qui va avoir la capacité d’élever son niveau de jeu. Avoir des joueuses avec du vécu ça peut être décisif. On l’a dit elle a une bonne qualité de frappe sur coup de pied arrêtés, ce sera important dans ces rencontres qui vont être de plus en plus serrées. Après c’est un choix par rapport au banc qu’on a, on n’a pas vraiment d’autre profil de numéro 10. Maeva Clémaron, Grace Geyoro et Charlotte Bilbault ont plus des profils de numéro 6.
L’adversaire, le Brésil : En poules, on a vu une équipe capable du meilleur comme du pire, par exemple face à l’Australie où elles mènent 2-0 avant de perdre 3-2. Il y a un potentiel offensif extrêmement intéressant. Des joueuses comme Marta ou Cristiane m’impressionnent beaucoup, il y a de la qualité technique, on retrouve de l’essence du foot brésilien. Mais comme chez les garçons les défaillances se trouvent plutôt dans le secteur défensif, même si je trouve que Kathellen Sousa est une super défenseure. Pour moi la gardienne (Barbara) est l’élément faible de cette équipe. Si elle est fréquemment sollicitée, elle peut mettre son équipe en difficulté. Je pense que ça devrait le faire, après de ce que j’ai vu sur la première phase, la France et les Etats-Unis sont les deux nations au-dessus. Il y a 2-3 outsiders comme l’Allemagne, l’Angleterre voire la Suède qui peuvent être embêtantes à jouer sur un match.
Ses impressions sur la coupe du monde : Pour l’instant on voit globalement un beau Mondial, il y a du jeu, du spectacle, des buts, c’est bien. Ce qui prête le plus à discussion c’est l’arbitrage, et ça montre encore une fois que la vidéo ne peut pas tout régler. Sinon le niveau est homogène. On a vu que les équipes asiatiques ont été un peu en dessous. Même une équipe comme le Japon qui prédomine de manière générale en Asie n’a pas été extraordinaire non plus. Dès les huitièmes, on va vraiment avoir des confrontations intéressantes, tous les matches seront serrés je pense, c’est bien. Ca fait une bonne promotion pour le foot féminin.
Le public : Même si on n’aime pas le foot féminin, il faut vivre dans un autre monde pour ne pas savoir qu’elle a lieu en France. Même sur (la radio) Rire&Chansons on en parle ! C’est une bonne chose, la présence médiatique va donner un autre éclairage sur le foot féminin, c’est important de garder cet élan car d’autres évènements vont venir concurrencer ça.
Un plan de jeu trop lisible ? On dit souvent que c’est une force et une faiblesse. On connait le onze-type et le système des Bleus, ainsi que le schéma de jeu. Il y a un peu moins de liberté que ce qu’on a parfois chez les garçons, avec des joueurs qui dézonent, des ouvertures, des croisements… Là on a un schéma et des circuits préférentiels. Le point positif c’est que ça donne beaucoup d’automatismes et de certitudes aux joueuses, mais du côté négatif c’est que du côté de l’adversaire tout est plus facile à mettre en place pour le contrecarrer.
Le jeu qui penche à droite ? Il y a aussi beaucoup d’automatismes à gauche, c’est aussi ça la force de l’équipe de France, si le côté droit est bloqué, on a une joueuse comme Amandine Henry, avec sa qualité de passe en tant qu’axiale droit, renverser le jeu sur la gauche (comme Wendie Renard le fait également), et là-bas elle va retomber sur Le Sommer et Majri. Ce sont 4 Lyonnaises qui ont aussi beaucoup d’automatismes dans leur club, et qui peuvent prendre les choses en main. On voit que Le Sommer rentre souvent dans le cœur du jeu pour laisser le couloir à Majri, là ou côté droit, Cascarino et Diani aiment bien partir de loin, être dans la percussion, arriver lancées, avec plus une latérale qui va avoir pour rôle de ressortir et de centrer, que Majri qui se retrouve presque à chaque fois en position d’ailière. Je pense que l’équipe de France saura varier.
Des faiblesses ? J’ai trouvé que sur les coups de pieds arrêtés, on avait tendance parfois à se compliquer la tâche, et que la plupart des corners joués à deux n’ont pas été d’une grande réussite. Il y a eu des combinaisons sur coup franc à trois que je n’ai pas trouvé efficace, alors qu’on sait qu’on a de la qualité, par Thiney ou par Majri, de joueuses qui peuvent très bien les frapper, et dans le jeu aérien, on a des joueuses comme Le Sommer, qui a un très bon timing et Renard, avec ses qualités athlétiques hors-normes, qui peuvent faire la différences.
Thiney critiquée : On va dire que son deuxième et troisième match n’ont pas été à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’elle, maintenant c’est une joueuse qui va avoir la capacité d’élever son niveau de jeu. Avoir des joueuses avec du vécu ça peut être décisif. On l’a dit elle a une bonne qualité de frappe sur coup de pied arrêtés, ce sera important dans ces rencontres qui vont être de plus en plus serrées. Après c’est un choix par rapport au banc qu’on a, on n’a pas vraiment d’autre profil de numéro 10. Maeva Clémaron, Grace Geyoro et Charlotte Bilbault ont plus des profils de numéro 6.
L’adversaire, le Brésil : En poules, on a vu une équipe capable du meilleur comme du pire, par exemple face à l’Australie où elles mènent 2-0 avant de perdre 3-2. Il y a un potentiel offensif extrêmement intéressant. Des joueuses comme Marta ou Cristiane m’impressionnent beaucoup, il y a de la qualité technique, on retrouve de l’essence du foot brésilien. Mais comme chez les garçons les défaillances se trouvent plutôt dans le secteur défensif, même si je trouve que Kathellen Sousa est une super défenseure. Pour moi la gardienne (Barbara) est l’élément faible de cette équipe. Si elle est fréquemment sollicitée, elle peut mettre son équipe en difficulté. Je pense que ça devrait le faire, après de ce que j’ai vu sur la première phase, la France et les Etats-Unis sont les deux nations au-dessus. Il y a 2-3 outsiders comme l’Allemagne, l’Angleterre voire la Suède qui peuvent être embêtantes à jouer sur un match.
Ses impressions sur la coupe du monde : Pour l’instant on voit globalement un beau Mondial, il y a du jeu, du spectacle, des buts, c’est bien. Ce qui prête le plus à discussion c’est l’arbitrage, et ça montre encore une fois que la vidéo ne peut pas tout régler. Sinon le niveau est homogène. On a vu que les équipes asiatiques ont été un peu en dessous. Même une équipe comme le Japon qui prédomine de manière générale en Asie n’a pas été extraordinaire non plus. Dès les huitièmes, on va vraiment avoir des confrontations intéressantes, tous les matches seront serrés je pense, c’est bien. Ca fait une bonne promotion pour le foot féminin.
Le public : Même si on n’aime pas le foot féminin, il faut vivre dans un autre monde pour ne pas savoir qu’elle a lieu en France. Même sur (la radio) Rire&Chansons on en parle ! C’est une bonne chose, la présence médiatique va donner un autre éclairage sur le foot féminin, c’est important de garder cet élan car d’autres évènements vont venir concurrencer ça.
Laëtitia Philippe (gardienne de Fleury, 4 sélections en équipe de France) : « Le bilan de la phase de poule : Je trouve qu’elles ont fait le boulot. C’est vrai notamment sur le premier match, car quand on démarre une compétition à la maison, on ne sait jamais comment ça va se dérouler, on peut passer au travers à cause de la pression, mais elles ont très bien géré, et livré une belle performance, c’était très fluide dans le jeu, ça leur a donné confiance pour la suite. Face à la Norvège, elles ont fait le nécessaire elles ont encore été intéressantes dans le jeu. Elles auraient pu douter après l’égalisation mais elles parviennent à marquer derrière, mentalement ça a tenu. Après le 3e match on sait que lorsqu’on est déjà qualifié, donc on fait des changements et ça s’est un peu ressenti sur le terrain, mais elles finissent avec trois victoires, c’est bien pour elles.
« Toto » ? (Marion Torrent, sa partenaire pendant 10 ans au MHSC) Elle fait un bon début de coupe du monde, elle a pu souffler au troisième match, j’espère qu’elle retrouvera sa place pour les huitièmes, elle va pouvoir encore montrer qu’elle a trois poumons, elle le mérite, elle s’impose de plus en plus en équipe de France et a fait une bonne saison à Montpellier. Par rapport à ses débuts en Bleues, elle a pris confiance, ça se ressent sur le terrain. En plus elle s’est aussi stabilisée au poste d’arrière-droit en club, puisqu’avant elle pouvait jouer centrale ou en 6. Ca lui a permis de prendre ses marques sur le terrain, le fait que Corinne Diacre lui fasse confiance, l’appelle à chaque fois, l’a aidé, et puis elle a bien bossé pour en arriver là.
Un plan de jeu trop lisible ? Le plan de jeu est bien en place, mais de toute façon dans le foot il faut toujours un peu de créativité pour que ça passe. Sur coup de pied arrêté aussi elles peuvent surprendre, elles travaillent différentes combinaisons pour ça aux entraînements aussi à mon avis. Maintenant c’est sûr qu’avec la retransmission de tous les matches et la présence d’observateurs en tribunes, les équipes adverses peuvent décortiquer votre jeu. Mais ça reste du foot, il faut prendre du plaisir sur le terrain, tenter des choses pas forcément suivre les circuits préférentiels. Individuellement, il n’y a pas qu’une joueuse qui m’impressionne, l’équipe est complète à tous les postes, si on prend Mbock derrière elle est inbougeable, Henry au milieu c’est pareil et devant on sait que Gauvin et Diani ont le sens du but, à tous les postes l’équipe est équilibrée et complète.
L’adversaire, le Brésil : On connait leur histoire dans le foot féminin, elles ont une très bonne équipe, évidemment on pense à Marta. Moi je connais bien Andressa Alves qui était à Montpellier (blessée, elle est déjà forfait pour le reste de la compétition, NDLR). C’est une équipe qui aime jouer au foot, ça sera un bon adversaire pour les Bleues, parce qu’elles vont se découvrir un peu du fait de leur jeu, et les tricolores vont pouvoir contre-attaquer avec la vitesse qu’elles ont devant, ça peut être intéressant. Elles sont connues pour attaquer, et donc même les défenseures préfèrent aller de l’avant, c’est aussi pour ça que la base arrière est leur faiblesse. Je pense que les Françaises vont passer, mais une chose est sûre : ce ne sera pas facile.
Ses impressions sur la coupe du monde : Les supporters répondent présents, les stades sont bien remplis et c’est une bonne chose pour l’image du foot féminin. Même à la télé, je pense que les diffuseurs ne s’attendaient pas à avoir autant de monde devant les écrans. Il faudra voir à la fin de la compétition si ça apporte quelque chose au foot féminin français déjà, et au foot féminin en général. Mais pour l’instant l’image qui en ressort est très positive. Concernant le niveau, si on revient à la coupe du monde 2011, on voit que depuis ça a vraiment bien évolué, que ce soit physiquement, techniquement ou mentalement, ça a bien progressé. Les matches le plus intéressants vont arriver maintenant.
« Toto » ? (Marion Torrent, sa partenaire pendant 10 ans au MHSC) Elle fait un bon début de coupe du monde, elle a pu souffler au troisième match, j’espère qu’elle retrouvera sa place pour les huitièmes, elle va pouvoir encore montrer qu’elle a trois poumons, elle le mérite, elle s’impose de plus en plus en équipe de France et a fait une bonne saison à Montpellier. Par rapport à ses débuts en Bleues, elle a pris confiance, ça se ressent sur le terrain. En plus elle s’est aussi stabilisée au poste d’arrière-droit en club, puisqu’avant elle pouvait jouer centrale ou en 6. Ca lui a permis de prendre ses marques sur le terrain, le fait que Corinne Diacre lui fasse confiance, l’appelle à chaque fois, l’a aidé, et puis elle a bien bossé pour en arriver là.
Un plan de jeu trop lisible ? Le plan de jeu est bien en place, mais de toute façon dans le foot il faut toujours un peu de créativité pour que ça passe. Sur coup de pied arrêté aussi elles peuvent surprendre, elles travaillent différentes combinaisons pour ça aux entraînements aussi à mon avis. Maintenant c’est sûr qu’avec la retransmission de tous les matches et la présence d’observateurs en tribunes, les équipes adverses peuvent décortiquer votre jeu. Mais ça reste du foot, il faut prendre du plaisir sur le terrain, tenter des choses pas forcément suivre les circuits préférentiels. Individuellement, il n’y a pas qu’une joueuse qui m’impressionne, l’équipe est complète à tous les postes, si on prend Mbock derrière elle est inbougeable, Henry au milieu c’est pareil et devant on sait que Gauvin et Diani ont le sens du but, à tous les postes l’équipe est équilibrée et complète.
L’adversaire, le Brésil : On connait leur histoire dans le foot féminin, elles ont une très bonne équipe, évidemment on pense à Marta. Moi je connais bien Andressa Alves qui était à Montpellier (blessée, elle est déjà forfait pour le reste de la compétition, NDLR). C’est une équipe qui aime jouer au foot, ça sera un bon adversaire pour les Bleues, parce qu’elles vont se découvrir un peu du fait de leur jeu, et les tricolores vont pouvoir contre-attaquer avec la vitesse qu’elles ont devant, ça peut être intéressant. Elles sont connues pour attaquer, et donc même les défenseures préfèrent aller de l’avant, c’est aussi pour ça que la base arrière est leur faiblesse. Je pense que les Françaises vont passer, mais une chose est sûre : ce ne sera pas facile.
Ses impressions sur la coupe du monde : Les supporters répondent présents, les stades sont bien remplis et c’est une bonne chose pour l’image du foot féminin. Même à la télé, je pense que les diffuseurs ne s’attendaient pas à avoir autant de monde devant les écrans. Il faudra voir à la fin de la compétition si ça apporte quelque chose au foot féminin français déjà, et au foot féminin en général. Mais pour l’instant l’image qui en ressort est très positive. Concernant le niveau, si on revient à la coupe du monde 2011, on voit que depuis ça a vraiment bien évolué, que ce soit physiquement, techniquement ou mentalement, ça a bien progressé. Les matches le plus intéressants vont arriver maintenant.