Troisième gardienne de l’équipe de France, la Guingampaise Solène Durand revient sur la camaraderie et l’esprit de compétition qui anime les trois derniers remparts des Bleues. Et sur l’estime qu’elle porte à la numéro 1, Sarah Bouhaddi.
Vous avez passé le week-end avec vos proches, derniers moments d’intimité avant la fin du Mondial. Ce n’est pas trop dur de se dire qu’on va plus trop voir la famille, hormis dans les tribunes ?
J’adore ma famille, mais je pense que je pourrai ne plus les voir pendant deux mois pour faire la compétition (rires). Pour faire une coupe du monde en France, on est prêtes à ne pas les voir pendant quelques temps. On va quand même les voir après les matches, même si ce sera bref, ce sera tout de même des moments importants.
On a beaucoup entendu parler de votre début de stage, intense sur le plan physique. Est-ce que vous, les gardiennes, étiez autant sollicitées que le reste du groupe ?
Oui mais d’une autre façon ! Par exemple lors des entraînements à 7 heures du matin, on courait, mais c’était sous une forme différente des joueuses de champ, nous courions plus longtemps. Après on a fait plus de travail par rapport à notre poste, ça veut dire que lorsque le reste du groupe faisait des lignes droites de courses, nous travaillions plus sur les appuis, plonger puis se relever et repartir de l’autre côté… C’était adapté, mais on en a bien « ch** » si on peut dire ça comme ça (sourire).
Que vous apporte Gilles Fouache, l’entraîneur des gardiennes de l’Equipe de France ?
C’est quelqu’un qui échange beaucoup avec nous, il apport ce côté humain dans le groupe. Si on a la moindre question, on peut aller vers lui, il communique beaucoup sur ce qu’il a vécu aussi, toute l’expérience qu’il a eue (il a notamment été cadre technique et entraîneur des gardiens des sélections de jeunes U16 à U20 de 2007 à 2018, NDLR). Il travaille beaucoup sur nous aussi pour qu’on s’améliore toutes les trois avec le même niveau d’ambition, il n’est pas plus focalisé sur une gardienne que l’autre. Il a ce petit côté grand frère qui veut protéger ses petites sœurs on va dire. Il travaille beaucoup, il veut nous pousser au maximum et ne nous lâche pas sur le terrain. Il est rigoureux mais c’est ce qu’il faut, en plus comme on s’entend bien entre nous, on travaille tous les 4 pour que les gardiennes soient les meilleures possible.
J’adore ma famille, mais je pense que je pourrai ne plus les voir pendant deux mois pour faire la compétition (rires). Pour faire une coupe du monde en France, on est prêtes à ne pas les voir pendant quelques temps. On va quand même les voir après les matches, même si ce sera bref, ce sera tout de même des moments importants.
On a beaucoup entendu parler de votre début de stage, intense sur le plan physique. Est-ce que vous, les gardiennes, étiez autant sollicitées que le reste du groupe ?
Oui mais d’une autre façon ! Par exemple lors des entraînements à 7 heures du matin, on courait, mais c’était sous une forme différente des joueuses de champ, nous courions plus longtemps. Après on a fait plus de travail par rapport à notre poste, ça veut dire que lorsque le reste du groupe faisait des lignes droites de courses, nous travaillions plus sur les appuis, plonger puis se relever et repartir de l’autre côté… C’était adapté, mais on en a bien « ch** » si on peut dire ça comme ça (sourire).
Que vous apporte Gilles Fouache, l’entraîneur des gardiennes de l’Equipe de France ?
C’est quelqu’un qui échange beaucoup avec nous, il apport ce côté humain dans le groupe. Si on a la moindre question, on peut aller vers lui, il communique beaucoup sur ce qu’il a vécu aussi, toute l’expérience qu’il a eue (il a notamment été cadre technique et entraîneur des gardiens des sélections de jeunes U16 à U20 de 2007 à 2018, NDLR). Il travaille beaucoup sur nous aussi pour qu’on s’améliore toutes les trois avec le même niveau d’ambition, il n’est pas plus focalisé sur une gardienne que l’autre. Il a ce petit côté grand frère qui veut protéger ses petites sœurs on va dire. Il travaille beaucoup, il veut nous pousser au maximum et ne nous lâche pas sur le terrain. Il est rigoureux mais c’est ce qu’il faut, en plus comme on s’entend bien entre nous, on travaille tous les 4 pour que les gardiennes soient les meilleures possible.
Est-ce qu’il apporte un plus par rapport au travail que vous effectuez toute l’année en club ?
Les entraînements en eux-mêmes sont aussi intenses qu’en club, ça change juste dans la manière. On travaille tout au long de l’année avec des entraîneurs différents, qui n’ont pas forcément la même expérience. Lui est beaucoup basé autour de l’expérience sur les compétitions, il en a fait pas mal avec les garçons, et puis il nous apporte cette expérience internationale que notre entraîneur des gardiens à l’En Avant n’a pas. Le petit plus c’est vraiment son expérience, la préparation mentale qu’il peut nous aider à faire. De temps en temps on le voit prendre une joueuse, il va la titiller pour travailler son mental, c’est ce qu’on aime aussi, puisqu’on est trois gardiennes avec le même caractère, des filles qui ne lâchent rien. Quand sur un exercice on va prendre un but, puis deux, il a ce petit sourire pour nous taquiner et quand il nous dit que c’est fini on dit : « non je ne partirai pas tant que je l’arrêterai pas » ! Il aime bien ce côté challenge entre nous, c’est ça aussi qui fait qu’on s’entend bien tous les 4.
Avec Sarah Bouhaddi et Pauline Peyraud-Magnin justement, il y a donc une atmosphère de compétition.
Il y a de la compétition entre nous quand on est en spécifique, parce qu’on veut toujours réussir un petit truc que l’autre n’a pas réussi, et puis on se met des petits challenges de temps en temps. Par contre dès qu’une autre gardienne va réussir une grosse parade, on va l’encourager. On rigole, on se chambre, on se sent bien comme ça ! Après, par contre, une fois qu’on est dans le groupe avec toutes les joueuses, il ne faut pas chambrer une des gardiennes sinon il y a les deux autres qui leur tombent dessus. On a un côté solidarité vis-à-vis des autres, mais entre nous on se chambre beaucoup. Il y a une bonne ambiance, c’est ça qui fait qu’on travaille dans la bonne humeur, et qu’on progresse encore plus. Ça permet de mieux se sentir mentalement quand tu es sur le terrain.
Corinne Diacre vous parle-t-elle spécifiquement à vous, les gardiennes, en vous donnant des conseils ?
Non, elle laisse plutôt Gille (Fouache) gérer tout l’aspect technique, sportif. Par contre, savoir si ça va, s’il y a un petit truc qui nous chiffonne, comment on est physiquement et psychologiquement, là elle vient s’adresser à nous.
Sarah Bouhaddi est la numéro 1 en équipe de France, qu’as-tu appris auprès d’elle ?
La hiérarchie est bien établie depuis longtemps, tout a été mis en place avec Corinne (Diacre). Ce qui m’impressionne le plus chez elle, c’est son état d’esprit. C’est quelqu’un qui va toujours travailler, même si on pourrait se dire, au vu de son âge et donc de son expérience, qu’elle pourrait se laisser aller, en fait elle travaille, elle travaille, elle travaille. Sarah a un état d’esprit irréprochable, on le voit. Elle pourrait se dire que, comme elle est numéro 1, elle n’a pas trop à travailler, ni à nous donner des conseils, alors que pas du tout, elle nous parle à Pauline ou à moi pour qu’on s’améliore, elle nous aide dans le placement, etc… Elle est de bon conseil, c’est ça aussi qui fait que notre entente se passe bien, parce qu’on est toute là pour qu’on s’améliore. Concernant son état d’esprit, si elle rate une prise de balle à l’entraînement elle va passer à autre chose direct, et la balle d’après, elle va l’attraper parfaitement. C’est une joueuse complète : elle n’hésite pas lors de ses sorties aériennes, elle a un bon jeu au pied, est forte sur sa ligne… C’est ça aussi que j’apprécie, je m’inspire de plein de choses chez elle, je la regarde beaucoup.
Elle est régulièrement critiquée par le grand public. Tu trouves ça injuste ?
C’est le rôle qui veut ça. Si on prend l’exemple d’Hugo Lloris chez les hommes, la seule chose dont tout le monde se souvient sur sa coupe du monde en Russie, c’est son erreur en finale, alors que tous les arrêts qu’il a fait pour qualifier l’équipe de France en finale... Sarah a pris aussi beaucoup en maturité, niveau mental, pour passer outre. J’ai beaucoup échangé avec elle à ce sujet, parce que ça reste une de mes premières compétitions en équipe de France A, et elle me conseille beaucoup sur ce côté-là, ne pas prendre trop en compte ce que les gens disent. C’est quelqu’un qui a un mental extraordinaire, plus d’une gardienne aurait déjà arrêté, quand on voit toutes les critiques qu’elle a subies. Je suis admirative par rapport à ça.
Il y a peu, la coach de Chelsea, Emma Hayes, disait qu’on devrait peut-être rétrécir la taille des buts chez les gardiennes, pour éviter justement les critiques qu’on a pu voir à leur encontre dans le foot féminin. Tu es d’accord avec ça ?
Non. Après les gens disent et diront toujours ce qu’ils veulent. Déjà, ce ne serait pas possible vis-à-vis du terrain, ce serait trop compliqué, ou alors à ce compte-là ça veut dire qu’on doit rétrécir le terrain, parce que les filles court moins vite… C’est du football, on joue, on ne peut pas courir, frapper ou sauter comme les garçons, c’est un tout, il y a le football féminin et le foot masculin, ce sont deux choses différentes. On fait le même sport mais on ne peut pas comparer les deux, ce n’est pas possible.
Les entraînements en eux-mêmes sont aussi intenses qu’en club, ça change juste dans la manière. On travaille tout au long de l’année avec des entraîneurs différents, qui n’ont pas forcément la même expérience. Lui est beaucoup basé autour de l’expérience sur les compétitions, il en a fait pas mal avec les garçons, et puis il nous apporte cette expérience internationale que notre entraîneur des gardiens à l’En Avant n’a pas. Le petit plus c’est vraiment son expérience, la préparation mentale qu’il peut nous aider à faire. De temps en temps on le voit prendre une joueuse, il va la titiller pour travailler son mental, c’est ce qu’on aime aussi, puisqu’on est trois gardiennes avec le même caractère, des filles qui ne lâchent rien. Quand sur un exercice on va prendre un but, puis deux, il a ce petit sourire pour nous taquiner et quand il nous dit que c’est fini on dit : « non je ne partirai pas tant que je l’arrêterai pas » ! Il aime bien ce côté challenge entre nous, c’est ça aussi qui fait qu’on s’entend bien tous les 4.
Avec Sarah Bouhaddi et Pauline Peyraud-Magnin justement, il y a donc une atmosphère de compétition.
Il y a de la compétition entre nous quand on est en spécifique, parce qu’on veut toujours réussir un petit truc que l’autre n’a pas réussi, et puis on se met des petits challenges de temps en temps. Par contre dès qu’une autre gardienne va réussir une grosse parade, on va l’encourager. On rigole, on se chambre, on se sent bien comme ça ! Après, par contre, une fois qu’on est dans le groupe avec toutes les joueuses, il ne faut pas chambrer une des gardiennes sinon il y a les deux autres qui leur tombent dessus. On a un côté solidarité vis-à-vis des autres, mais entre nous on se chambre beaucoup. Il y a une bonne ambiance, c’est ça qui fait qu’on travaille dans la bonne humeur, et qu’on progresse encore plus. Ça permet de mieux se sentir mentalement quand tu es sur le terrain.
Corinne Diacre vous parle-t-elle spécifiquement à vous, les gardiennes, en vous donnant des conseils ?
Non, elle laisse plutôt Gille (Fouache) gérer tout l’aspect technique, sportif. Par contre, savoir si ça va, s’il y a un petit truc qui nous chiffonne, comment on est physiquement et psychologiquement, là elle vient s’adresser à nous.
Sarah Bouhaddi est la numéro 1 en équipe de France, qu’as-tu appris auprès d’elle ?
La hiérarchie est bien établie depuis longtemps, tout a été mis en place avec Corinne (Diacre). Ce qui m’impressionne le plus chez elle, c’est son état d’esprit. C’est quelqu’un qui va toujours travailler, même si on pourrait se dire, au vu de son âge et donc de son expérience, qu’elle pourrait se laisser aller, en fait elle travaille, elle travaille, elle travaille. Sarah a un état d’esprit irréprochable, on le voit. Elle pourrait se dire que, comme elle est numéro 1, elle n’a pas trop à travailler, ni à nous donner des conseils, alors que pas du tout, elle nous parle à Pauline ou à moi pour qu’on s’améliore, elle nous aide dans le placement, etc… Elle est de bon conseil, c’est ça aussi qui fait que notre entente se passe bien, parce qu’on est toute là pour qu’on s’améliore. Concernant son état d’esprit, si elle rate une prise de balle à l’entraînement elle va passer à autre chose direct, et la balle d’après, elle va l’attraper parfaitement. C’est une joueuse complète : elle n’hésite pas lors de ses sorties aériennes, elle a un bon jeu au pied, est forte sur sa ligne… C’est ça aussi que j’apprécie, je m’inspire de plein de choses chez elle, je la regarde beaucoup.
Elle est régulièrement critiquée par le grand public. Tu trouves ça injuste ?
C’est le rôle qui veut ça. Si on prend l’exemple d’Hugo Lloris chez les hommes, la seule chose dont tout le monde se souvient sur sa coupe du monde en Russie, c’est son erreur en finale, alors que tous les arrêts qu’il a fait pour qualifier l’équipe de France en finale... Sarah a pris aussi beaucoup en maturité, niveau mental, pour passer outre. J’ai beaucoup échangé avec elle à ce sujet, parce que ça reste une de mes premières compétitions en équipe de France A, et elle me conseille beaucoup sur ce côté-là, ne pas prendre trop en compte ce que les gens disent. C’est quelqu’un qui a un mental extraordinaire, plus d’une gardienne aurait déjà arrêté, quand on voit toutes les critiques qu’elle a subies. Je suis admirative par rapport à ça.
Il y a peu, la coach de Chelsea, Emma Hayes, disait qu’on devrait peut-être rétrécir la taille des buts chez les gardiennes, pour éviter justement les critiques qu’on a pu voir à leur encontre dans le foot féminin. Tu es d’accord avec ça ?
Non. Après les gens disent et diront toujours ce qu’ils veulent. Déjà, ce ne serait pas possible vis-à-vis du terrain, ce serait trop compliqué, ou alors à ce compte-là ça veut dire qu’on doit rétrécir le terrain, parce que les filles court moins vite… C’est du football, on joue, on ne peut pas courir, frapper ou sauter comme les garçons, c’est un tout, il y a le football féminin et le foot masculin, ce sont deux choses différentes. On fait le même sport mais on ne peut pas comparer les deux, ce n’est pas possible.
Solène DURAND
Gardienne de but
Née le 20 novembre 1994 à Saint-Rémy
1,71 m - 69 kg
0 sélection
Sélections
A : 0
U20 : 5
U19 : 13
U17 : 13
U16 : 1
Clubs
AS Varennes Le Grand (2000-2006)
AS Châtenoy Le Royal (2006-2009)
Montpellier HSC (2009-2017)
EA Guingamp (2017-)
D1
Nombre de matchs : 77
Nombre de buts : 0
Premier match : 21.01.12 contre Vendenheim
Palmarès
Vainqueur de l'Euro U19 (2013)
Vainqueur du Challenge National U19 (2011)
Finale de la Coupe du Monde U20 (2014)
Finaliste de l'Euro U17 (2012)
Finaliste de l'Euro U17 (2011)
Gardienne de but
Née le 20 novembre 1994 à Saint-Rémy
1,71 m - 69 kg
0 sélection
Sélections
A : 0
U20 : 5
U19 : 13
U17 : 13
U16 : 1
Clubs
AS Varennes Le Grand (2000-2006)
AS Châtenoy Le Royal (2006-2009)
Montpellier HSC (2009-2017)
EA Guingamp (2017-)
D1
Nombre de matchs : 77
Nombre de buts : 0
Premier match : 21.01.12 contre Vendenheim
Palmarès
Vainqueur de l'Euro U19 (2013)
Vainqueur du Challenge National U19 (2011)
Finale de la Coupe du Monde U20 (2014)
Finaliste de l'Euro U17 (2012)
Finaliste de l'Euro U17 (2011)