Sans avoir trouvé la solution pour bousculer cette équipe espagnole, la France a laissé échapper la finale. Le sélectionneur français reconnaissait les qualités de son adversaire mais regrettait plusieurs manques.
Etait-ce prémonitoire ou seulement une coïncidence ? Le voyage pour se rendre au stade de la Rabine n'était pas comme les précédents. "Il y avait une concentration anormale mais qui se comprend aussi par rapport à ce match important. C'était la première fois que je faisais ce voyage Ploërmel - Vannes sans entendre de chansons et c'est ce qui m'a un peu surpris", évoquait Gilles Eyquem. "Habituellement il y avait toujours un peu de joie dans le bus, de musique. C'était très calme, très concentré. J'aurais dû me méfier et chanter à mon tour pour détendre l'atmosphère" s'amusait amèrement à dire le sélectionneur. Jouer une place en finale a de quoi changer les habitudes mais la qualité de l'adversaire ne permettait pas le moindre écart.
"L'équipe adverse était meilleure que nous"
Eyquem reconnaissait avant tout la supériorité espagnole : "On a perdu un match parce que l'équipe adverse était meilleure que nous, et a su marquer un but ce que l'on n'a pas réussi à faire". La France n'a pas su trouver la solution, la faute à un "Manque de lucidité avec des frappes à 30 m sur le mauvais pied" mais aussi "un manque d'agressivité à certains moments et beaucoup de naïveté" selon le sélectionneur. Un match perdu tout d'abord sur l'aspect technique : "On n'a pas su la mettre en difficulté, parce que sur la maîtrise, on n'était pas suffisamment bien". Un domaine où les Espagnoles ont excellé. A la pause, elle avait une possession de balle proche des 75% : "C'est difficile à partir de là de bousculer une équipe bien organisée qui a une maîtrise technique vraiment au dessus de la nôtre".
Des côtés qui se sont éteints
Ne parvenant pas à bousculer la Rojita, le coach français qui dispute sa troisième Coupe du Monde comptait sur ses changements pour relancer l'équipe. Il n'en fut rien : "Cela n'a pas suffi. Je pensais que les changements allaient nous aider à tenir le ballon plus haut, trouver des appuis notamment avec Marie (Katoto)". Bien loin du niveau attendu, l'attaquante du PSG a manqué la balle d'égalisation qui aurait pu relancer la rencontre : "C'était difficile de lui parler car elle était vraiment au fond du trou" soulignait Eyquem venu la réconforter. Elle ne fut pas la seule dont la prestation fut manquée et Eyquem d'ajouter : "Nos deux côtés se sont éteints, des armes sur lesquelles on comptait (...) On a des joueuses qui ont joué de manière individuelle alors qu'il y avait mieux à faire. Il y a des moments où on a voulu se mettre en avant au lieu de mettre en avant le groupe".
"Le mental a pris un gros coup"
L'Espagne a affiché une solidarité de tous les instants, gérant les moments faibles à merveille : "Les Espagnoles ont reculé, ont eu peur mais ont montré aussi beaucoup de solidarité. Elles ont su quand il fallait, maîtriser le ballon" relevait Eyquem, son homologue hispanique vivant une fin de match crispante d'ajouter : "Durant les 25 dernières minutes, nous avons joué à une joueuse de moins et nous avons bien défendu. Je suis très ému et très heureux pour mes joueuses". Une formation insuffisamment bousculée pour céder : "Il fallait être plus agressif" constatait Eyquem qui doit désormais remobiliser son groupe : "Le mental a pris un gros coup. On va essayer de récupérer tout ça". Vendredi face à l'Angleterre, la France tentera de décrocher le bronze comme en 2014 à défaut de faire aussi bien qu'il y a deux ans avec l'argent.