Un championnat qui vient de fêter ses cinq ans d'existence, cela n'a rien d'extraordinaire à première vue. Mais quand il s'agit des États-Unis, place forte du football féminin mondial dont la démesure a vu les précédentes ligues professionnelles faire faillite après trois ans à peine, on ne peut que se réjouir. Parce que ce sont les États-Unis, et que l'absence sur la durée d'un championnat aurait fait mauvais genre, et parce que l'avenir s'annonce sous les meilleurs auspices.
Les leçons du passé ont été retenues
Des débuts incertains, avec des conditions financières strictes pour éviter à la NWSL de connaître le même sort que la WPS et la WUSA, le championnat grandit d'année en année et gagne en stabilité. Le titre de championne du monde de la sélection nationale en 2015, au milieu de la troisième saison fatidique, a probablement eu un impact extrêmement positif sur le championnat dont les interrogations à propos de son avenir n'ont plus lieu d'être. La NWSL est là, et bien là, et la barre des 100 matchs joués en saison régulière a été atteinte cette saison, et ce sont deux joueuses de Seattle, Lauren Barnes et Christine Nairn, qui ont été les premières, le 5 août dernier. Tous les voyants sont au vert : sa stabilité, notamment financière, a permis au salaire minimum de doubler (de 7200$ à 15000$) par rapport à l'année précédente lors de cette cinquième saison alors que la majorité des joueuses a dû faire beaucoup de sacrifices pour permettre au championnat de se maintenir au cours des premières années, à l'ombre des stars de la sélection rémunérées par la fédération. Son attractivité auprès des stars étrangères a déjà fait son effet malgré le prestige d'une Ligue des champions en Europe et de salaires inférieurs : parmi ces stars, Kim Little, Nadine Angerer, Nadia Nadim, Vero Boquete, Amandine Henry ou encore Marta, alors que la MVP 2017 Sam Kerr a grandi au gré des cinq saisons auxquelles elle a pris part, sont venues se tester dans un championnat compétitif.
Des débuts incertains, avec des conditions financières strictes pour éviter à la NWSL de connaître le même sort que la WPS et la WUSA, le championnat grandit d'année en année et gagne en stabilité. Le titre de championne du monde de la sélection nationale en 2015, au milieu de la troisième saison fatidique, a probablement eu un impact extrêmement positif sur le championnat dont les interrogations à propos de son avenir n'ont plus lieu d'être. La NWSL est là, et bien là, et la barre des 100 matchs joués en saison régulière a été atteinte cette saison, et ce sont deux joueuses de Seattle, Lauren Barnes et Christine Nairn, qui ont été les premières, le 5 août dernier. Tous les voyants sont au vert : sa stabilité, notamment financière, a permis au salaire minimum de doubler (de 7200$ à 15000$) par rapport à l'année précédente lors de cette cinquième saison alors que la majorité des joueuses a dû faire beaucoup de sacrifices pour permettre au championnat de se maintenir au cours des premières années, à l'ombre des stars de la sélection rémunérées par la fédération. Son attractivité auprès des stars étrangères a déjà fait son effet malgré le prestige d'une Ligue des champions en Europe et de salaires inférieurs : parmi ces stars, Kim Little, Nadine Angerer, Nadia Nadim, Vero Boquete, Amandine Henry ou encore Marta, alors que la MVP 2017 Sam Kerr a grandi au gré des cinq saisons auxquelles elle a pris part, sont venues se tester dans un championnat compétitif.
17 000 spectateurs en moyenne cette saison à Portland
La signature au début de la saison 2017 avec Lifetime pour la diffusion hebdomadaire d'une rencontre est également un pas en avant pour un championnat qui a cependant été dès ses débuts pionner en la matière en proposant la diffusion de tous ses matchs sur Youtube dès la première saison en 2013 (malgré la qualité parfois -très- mauvaise) assortis d'accords avec Fox et ESPN pour la diffusion de plusieurs matchs par ans. De nombreux championnats, qui existent depuis bien plus longtemps, ne permettent pas aux fans un tel accès à leurs rencontres...
Le championnat a également vite trouvé son public, malgré une affluence moindre en 2017. Si les moyennes de Portland gonflent les statistiques de spectateurs depuis 2013, il est intéressant de noter qu'avec 1640 spectateurs lors de la saison 2014, c'est Sky Blue, le mauvais élève de la catégorie, qui détient la moins bonne moyenne du championnat depuis ses débuts. À l'opposé -on y reviendra-, Portland est le champion des tribunes avec une affluence qui a progressé chaque année pour dépasser les 17000 spectateurs par match en 2017.
En résumé, la prudence a payé, même si elle a également provoqué de nombreuses retraites anticipées. La question de son avenir ne se pose plus, au contraire de celle de son expansion. L'objectif est de passer de dix à quatorze équipes d'ici à 2020, dont une pourrait être basée au Canada, partie prenante de la NWSL depuis ses débuts. La Californie, sans club pour la représenter actuellement, devrait également voir une équipe s'installer assez rapidement. Il se murmure que ce pourrait être le FC Barcelone, très intéressé, mais dont le planning est plutôt flou actuellement.
Le championnat a également vite trouvé son public, malgré une affluence moindre en 2017. Si les moyennes de Portland gonflent les statistiques de spectateurs depuis 2013, il est intéressant de noter qu'avec 1640 spectateurs lors de la saison 2014, c'est Sky Blue, le mauvais élève de la catégorie, qui détient la moins bonne moyenne du championnat depuis ses débuts. À l'opposé -on y reviendra-, Portland est le champion des tribunes avec une affluence qui a progressé chaque année pour dépasser les 17000 spectateurs par match en 2017.
En résumé, la prudence a payé, même si elle a également provoqué de nombreuses retraites anticipées. La question de son avenir ne se pose plus, au contraire de celle de son expansion. L'objectif est de passer de dix à quatorze équipes d'ici à 2020, dont une pourrait être basée au Canada, partie prenante de la NWSL depuis ses débuts. La Californie, sans club pour la représenter actuellement, devrait également voir une équipe s'installer assez rapidement. Il se murmure que ce pourrait être le FC Barcelone, très intéressé, mais dont le planning est plutôt flou actuellement.
Portland, la figure de proue
Champion de la saison inaugurale, les Thorns ont ajouté un deuxième titre à leur palmarès en 2017 pour fêter dignement les cinq ans du championnat. Portland est un club à part. En NWSL, mais pas seulement.
Avant même le début de la première saison, le club faisait parler de lui : le jeu des allocations de joueuses lui avait permis de compter dans son effectif notamment le duo Christine Sinclair/Alex Morgan, deux des meilleures attaquantes au monde, sans compter Tobin Heath (qui signait ensuite avec le PSG).
Favori de la première saison, profitant des infrastructures et de la structure des Portland Timbers, le club remportait le premier titre de l'histoire de la NWSL. Avec deux titres en poche, plus un titre de saison régulière et quatre apparitions en playoffs en cinq ans, le club est celui qui a connu le plus de succès depuis les débuts du championnat. Mais au-delà de son effectif (en plus des internationales nord-américaines, le club a eu le nez plutôt creux dans son recrutement international) et de ses titres, c'est par son public que Portland a marqué et continue à marquer les esprits.
Dès la première saison, ce sont plus de 13 000 spectateurs qui assistaient aux matchs des Thorns à Providence Park. Une moyenne qui augmente d'année en année, et qui était de 17 653 spectateurs en 2017 -quand trois des dix équipes connaissaient leur moyenne la plus basse et que l'affluence a baissé par rapport à 2016. Si les chiffres sont pour le moins impressionnants et bien supérieurs aux meilleures équipes européennes, c'est également par la ferveur et la fidélité de ce public que Portland se distingue. Ce nouveau titre obtenu ne devrait pas inverser la tendance, bien au contraire...
Avant même le début de la première saison, le club faisait parler de lui : le jeu des allocations de joueuses lui avait permis de compter dans son effectif notamment le duo Christine Sinclair/Alex Morgan, deux des meilleures attaquantes au monde, sans compter Tobin Heath (qui signait ensuite avec le PSG).
Favori de la première saison, profitant des infrastructures et de la structure des Portland Timbers, le club remportait le premier titre de l'histoire de la NWSL. Avec deux titres en poche, plus un titre de saison régulière et quatre apparitions en playoffs en cinq ans, le club est celui qui a connu le plus de succès depuis les débuts du championnat. Mais au-delà de son effectif (en plus des internationales nord-américaines, le club a eu le nez plutôt creux dans son recrutement international) et de ses titres, c'est par son public que Portland a marqué et continue à marquer les esprits.
Dès la première saison, ce sont plus de 13 000 spectateurs qui assistaient aux matchs des Thorns à Providence Park. Une moyenne qui augmente d'année en année, et qui était de 17 653 spectateurs en 2017 -quand trois des dix équipes connaissaient leur moyenne la plus basse et que l'affluence a baissé par rapport à 2016. Si les chiffres sont pour le moins impressionnants et bien supérieurs aux meilleures équipes européennes, c'est également par la ferveur et la fidélité de ce public que Portland se distingue. Ce nouveau titre obtenu ne devrait pas inverser la tendance, bien au contraire...
Quelques particularités
Rivalités
Le championnat est jeune, compte relativement peu de clubs pour un si grand territoire. Les rivalités qui peuvent exister dans certaines ligues, notamment masculines, n'ont donc pas forcément lieu d'être. Si on pense forcément à celle entre Seattle et Portland, les deux équipes du Nord-Ouest, on peut regretter que les résultats des deux équipes qui ont marqué le début de l'histoire du championnat n'aient pas été sportivement dans les meilleures dispositions en même temps. À une seule reprise, en 2014, les deux équipes s'étaient toutes les deux qualifiées pour les playoffs après une année record de Seattle, et c'est le FC Kansas City qui avait remporté le titre.
On peut remarquer qu'en cinq ans, deux rivalités principales émergent, décidées par les finales du championnat : entre Kansas City et Seattle, malgré les saisons régulières dominées par le club de l'état de Washington, c'est son homologue du Missouri qui s'est imposé à deux reprises, en 2014 et 2015, dans le sillage notamment de Lauren Holiday et Amy Rodriguez. L'autre concerne Portland et le Flash/Courage. Déjà opposés en finale en 2013, les deux clubs se sont retrouvés en finale en 2017 pour une nouvelle victoire de Portland. Mais c'est bien la franchise délocalisée, passée de l'état de New York à celui de Caroline du Nord lors de la dernière intersaison, qui détient le plus d'apparitions en finale, trois, pour un titre remporté en 2016 lors d'une finale à suspense face au Washington Spirit, seule équipe à s'être immiscée en finale en dehors du quatuor cité plus haut.
Un titre qui porte malheur
En cinq saisons, jamais l'équipe qui a terminé en tête de la saison régulière n'a remporté le championnat à l'automne. Ce fut le cas pour le Western New York Flash en 2013, le Seattle Reign les deux années suivantes, les Thorns de Portland en 2016 et le North Carolina Courage en 2017. À l'exception de Portland en 2016, défait en demi-finale (à rebondissements) par le futur vainqueur, tous les champions de saison régulière ont échoué en finale. Il ne faut pas être superstitieuse...
D'une pierre deux coups
Si terminer en tête de la saison régulière n'a pas vraiment porté chance à ses championnes, c'est le contraire en ce qui concerne les récompenses de Soulier d'Or et MVP de la saison régulière. Invariablement, la joueuse qui a terminé meilleure buteuse de la saison régulière a fait coup double. Les cinq heureuses élues à avoir réussi le doublé : Lauren Holiday (2013), Kim Little (2014), Crystal Dunn (2015), Lynn Williams (2016) et Sam Kerr (2017). L'Australienne est devenue la première à remporter le trophée de MVP alors que son équipe ne s'est pas qualifiée pour les playoffs.
Le championnat est jeune, compte relativement peu de clubs pour un si grand territoire. Les rivalités qui peuvent exister dans certaines ligues, notamment masculines, n'ont donc pas forcément lieu d'être. Si on pense forcément à celle entre Seattle et Portland, les deux équipes du Nord-Ouest, on peut regretter que les résultats des deux équipes qui ont marqué le début de l'histoire du championnat n'aient pas été sportivement dans les meilleures dispositions en même temps. À une seule reprise, en 2014, les deux équipes s'étaient toutes les deux qualifiées pour les playoffs après une année record de Seattle, et c'est le FC Kansas City qui avait remporté le titre.
On peut remarquer qu'en cinq ans, deux rivalités principales émergent, décidées par les finales du championnat : entre Kansas City et Seattle, malgré les saisons régulières dominées par le club de l'état de Washington, c'est son homologue du Missouri qui s'est imposé à deux reprises, en 2014 et 2015, dans le sillage notamment de Lauren Holiday et Amy Rodriguez. L'autre concerne Portland et le Flash/Courage. Déjà opposés en finale en 2013, les deux clubs se sont retrouvés en finale en 2017 pour une nouvelle victoire de Portland. Mais c'est bien la franchise délocalisée, passée de l'état de New York à celui de Caroline du Nord lors de la dernière intersaison, qui détient le plus d'apparitions en finale, trois, pour un titre remporté en 2016 lors d'une finale à suspense face au Washington Spirit, seule équipe à s'être immiscée en finale en dehors du quatuor cité plus haut.
Un titre qui porte malheur
En cinq saisons, jamais l'équipe qui a terminé en tête de la saison régulière n'a remporté le championnat à l'automne. Ce fut le cas pour le Western New York Flash en 2013, le Seattle Reign les deux années suivantes, les Thorns de Portland en 2016 et le North Carolina Courage en 2017. À l'exception de Portland en 2016, défait en demi-finale (à rebondissements) par le futur vainqueur, tous les champions de saison régulière ont échoué en finale. Il ne faut pas être superstitieuse...
D'une pierre deux coups
Si terminer en tête de la saison régulière n'a pas vraiment porté chance à ses championnes, c'est le contraire en ce qui concerne les récompenses de Soulier d'Or et MVP de la saison régulière. Invariablement, la joueuse qui a terminé meilleure buteuse de la saison régulière a fait coup double. Les cinq heureuses élues à avoir réussi le doublé : Lauren Holiday (2013), Kim Little (2014), Crystal Dunn (2015), Lynn Williams (2016) et Sam Kerr (2017). L'Australienne est devenue la première à remporter le trophée de MVP alors que son équipe ne s'est pas qualifiée pour les playoffs.