La finale de la Ligue des Championnes sera la revanche de celle de 2013 qui avait marqué le passage de témoin entre Lyon, double tenant du titre et Wolfsbourg qui allait l’emporter également deux fois. Paradoxalement, Lyon revient en finale après deux ans d’absence sans avoir tellement changé alors que Wolfsbourg a non seulement changé de statut mais a aussi largement renouvelé son équipe.
Le 23 mai 2013, l’OL se présentait à Stamford Bridge en favori de la finale de la Ligue des Champions. Double tenant du titre et ayant pulvérisé successivement Malmö (désormais appelé Rosengård) et Juvisy, c’était l’équipe à battre par Wolfsbourg qui venait seulement de remporter son premier titre en Bundesliga et participait pour la première fois à la compétition. Depuis les statuts ont un peu évolué. Pas tellement pour Lyon malgré deux éliminations en 8e de finale les deux dernières saisons. L’équipe française reste l’un des principaux favoris de la compétition et le démolissage en règle du PSG en demi-finale n’a rien fait pour changer ce fait.
Mais Wolfsbourg a rejoint Lyon au nombre de titres et a attendu près de trois saisons et la réception du PSG pour concéder sa première défaite sur la scène européenne. L’équipe soutenue par Volkswagen a dépassé les habituels leaders du football allemand que sont Francfort et Potsdam pour s’imposer comme l’équipe phare de la Bundesliga. Toutefois, cet état de fait a été assez bref puisqu’à la manière du PSG, le Bayern Munich s’est brusquement rendu compte qu’il disposait d’une équipe féminine en première division. Mais il l’a fait avec plus de résultats domestiques en remportant les deux derniers titres en Bundesliga (et à défaut d’avoir encore pu atteindre le printemps européen).
Mais Wolfsbourg a rejoint Lyon au nombre de titres et a attendu près de trois saisons et la réception du PSG pour concéder sa première défaite sur la scène européenne. L’équipe soutenue par Volkswagen a dépassé les habituels leaders du football allemand que sont Francfort et Potsdam pour s’imposer comme l’équipe phare de la Bundesliga. Toutefois, cet état de fait a été assez bref puisqu’à la manière du PSG, le Bayern Munich s’est brusquement rendu compte qu’il disposait d’une équipe féminine en première division. Mais il l’a fait avec plus de résultats domestiques en remportant les deux derniers titres en Bundesliga (et à défaut d’avoir encore pu atteindre le printemps européen).
Cette saison, Wolfsbourg a eu un parcours aussi difficile que le permet la compétition c’est-à-dire pas beaucoup. Après un nul initial contre les faibles serbes du Spartak Subotica, elles ont tranquillement assuré au match retour sur le score de 4-0. Le huitième de finale leur a proposé Chelsea qui était à peu près ce qui pouvait se faire de mieux en dehors des têtes de séries. Sans faire de grand écarts elles se sont imposées à l’aller comme au retour, notamment grâce à deux buts (contre son camp) de Claire Rafferty. En quart de finale, Brescia n’était pas de taille et a été battu 3-0 à l’aller comme au retour.
Tout comme Lyon, on attendait donc la demi-finale et la confrontation face à un concurrent national pour se faire une meilleure idée. Et là aussi les choses ont été pliées en une mi-temps. Au bout de 45 minutes, les Louves menaient 3-0 face à Francfort et pouvaient préparer leur voyage en Italie. Le quatrième but et la défaite 1-0 au match retour ne relevaient ensuite que de l’anecdote.
Tout comme Lyon, on attendait donc la demi-finale et la confrontation face à un concurrent national pour se faire une meilleure idée. Et là aussi les choses ont été pliées en une mi-temps. Au bout de 45 minutes, les Louves menaient 3-0 face à Francfort et pouvaient préparer leur voyage en Italie. Le quatrième but et la défaite 1-0 au match retour ne relevaient ensuite que de l’anecdote.
Wolfsbourg mise sur les étrangères
En 2013, Wolfsbourg était la valeur montante du championnat allemand qui avait bâti sa force sur un recrutement national. La seule étrangère utilisée était la Hongroise Zsanett Jakabfi. C’était un positionnement singulier dans une Bundesliga assez ouverte à l’étranger et dominée alors par la légion étrangère de Potsdam. En face, Lyon n’était pas très internationalisé non plus mais nettement plus avec six joueuses étrangères dans l’effectif dont deux seulement étaient titulaires lors de la finale. En deux ans, les choses n’ont pas vraiment évolué : cette saison aussi six étrangères ont joué pour Lyon dont deux ne sont pas qualifiées pour la finale (Wang Fei est partie et Roddik Hansen non qualifiée).
Au contraire, Wolfsbourg est passé d’un extrême à l’autre. Neuf des seize joueuses les plus utilisées par Ralf Kellermann ne sont pas allemandes. Quatre viennent de Suisse mais on trouve aussi une Suédoise, deux Norvégiennes, une Belge, une Hongroise et la Française Élise Bussaglia qui avait débuté la finale de 2013 sur le banc lyonnais tout comme sa coéquipière suissesse Lara Dickenmann. Ces évolutions comparées des nationalités ne sont qu’un aspect des différences constatées dans la gestion des effectifs des deux équipes.
Au contraire, Wolfsbourg est passé d’un extrême à l’autre. Neuf des seize joueuses les plus utilisées par Ralf Kellermann ne sont pas allemandes. Quatre viennent de Suisse mais on trouve aussi une Suédoise, deux Norvégiennes, une Belge, une Hongroise et la Française Élise Bussaglia qui avait débuté la finale de 2013 sur le banc lyonnais tout comme sa coéquipière suissesse Lara Dickenmann. Ces évolutions comparées des nationalités ne sont qu’un aspect des différences constatées dans la gestion des effectifs des deux équipes.
La stabilité lyonnaise
Cela sera sans doute un peu moins vrai dès l’an prochain mais jusque là l’effectif lyonnais est d’une remarquable stabilité et surtout les départs de titulaires ont été assez rares. Dix joueuses de l’effectif de 2013 sont encore présentes entre Rhône et Saône. Elles sont également neuf à Wolfsbourg mais à Lyon, elles avaient toutes participé à la finale de 2013 et il est envisageable que huit d’entre elles soient titulaires à Reggio d’Émilie.
À Wolfsbourg au contraire, seules Lena Goeßling, Alexandra Popp, Anna Blässe et Zsanett Jakabfi jouent encore, et un petit peu la gardienne remplaçante Merle Frohms (qui ne jouait pas en 2013). L’autre gardienne remplaçante Jana Burmeister n’est pas apparue de la saison, Luisa Wensing, Stephanie Bunte et Verena Faißt à peine plus (cette dernière est écartée du groupe et a déjà signé pour le Bayern qu’elle rejoindra la saison prochaine). Seules quatre joueuses de la finales de 2013 devraient rempiler pour la revanche et encore il est peu probable qu’Alexandra Popp soit à nouveau arrière gauche.
Paradoxalement en trois ans, c’est l’équipe dont l’effectif a été le plus stable qui a gardé la même moyenne d’âge et celui qui a été le plus renouvelé qui a vieilli de trois ans. En 2013, la moyenne d’âge de l’effectif lyonnais était de 26,8 ans et il est désormais de 26 ans. Cela signifie que si l’équipe type a été assez stable, le reste de l’effectif a été profondément rajeuni avec le départ de certaines des joueuses les plus âgées comme Sonia Bompastor et Sabrina Viguier et l’arrivée de très jeunes joueuses comme Ada Hegerberg et Pauline Bremer.
À Wolfsbourg, l’effectif qui avait 24,5 ans de moyenne en 2013 a été renouvelé avec des joueuses du même âge que les partantes ce qui fait qu’il en a maintenant 27. La politique est clairement plus axée sur le recrutement de joueuses immédiatement opérationnelles et expérimentées et pas pour l’intégration progressive de jeunes joueuses.
À Wolfsbourg au contraire, seules Lena Goeßling, Alexandra Popp, Anna Blässe et Zsanett Jakabfi jouent encore, et un petit peu la gardienne remplaçante Merle Frohms (qui ne jouait pas en 2013). L’autre gardienne remplaçante Jana Burmeister n’est pas apparue de la saison, Luisa Wensing, Stephanie Bunte et Verena Faißt à peine plus (cette dernière est écartée du groupe et a déjà signé pour le Bayern qu’elle rejoindra la saison prochaine). Seules quatre joueuses de la finales de 2013 devraient rempiler pour la revanche et encore il est peu probable qu’Alexandra Popp soit à nouveau arrière gauche.
Paradoxalement en trois ans, c’est l’équipe dont l’effectif a été le plus stable qui a gardé la même moyenne d’âge et celui qui a été le plus renouvelé qui a vieilli de trois ans. En 2013, la moyenne d’âge de l’effectif lyonnais était de 26,8 ans et il est désormais de 26 ans. Cela signifie que si l’équipe type a été assez stable, le reste de l’effectif a été profondément rajeuni avec le départ de certaines des joueuses les plus âgées comme Sonia Bompastor et Sabrina Viguier et l’arrivée de très jeunes joueuses comme Ada Hegerberg et Pauline Bremer.
À Wolfsbourg, l’effectif qui avait 24,5 ans de moyenne en 2013 a été renouvelé avec des joueuses du même âge que les partantes ce qui fait qu’il en a maintenant 27. La politique est clairement plus axée sur le recrutement de joueuses immédiatement opérationnelles et expérimentées et pas pour l’intégration progressive de jeunes joueuses.
Du retard à l'allumage pour Wolfsbourg
La saison lyonnaise a été assez linéaire avec un titre de championne de France qui a semblé acquis très tôt avec la large victoire 5-0 sur le PSG dès le mois de septembre même si les joueuses de Gérard Prêcheur n’ont ensuite battu ni le PSG ni Montpellier en championnat. Wolfsbourg a connu une première partie de saison difficile : à la trêve, les joueuses de Basse-Saxe avaient déjà concédé quatre défaites en douze matchs contre des adversaires de second plan comme Sand ou Iena, contre Potsdam qui ratait encore plus sa saison et contre le Bayern. Heureusement elles avaient su aller s’imposer à Francfort ce qui leur permettait de rester à égalité avec les joueuses de la Hesse mais très loin des Munichoises qui filaient déjà vers le titre.
Ralf Kellermann avait alors dû composer avec les absences plus ou moins longues de Caroline Hansen, d’Alexandra Popp et d’Almuth Schult et peinait à trouver des latérales. Il avait commencé par tenter Anna Blässe à droite et Noëlle Maritz à gauche avant d’essayer de multiples solutions comme Vanessa Bernauer, Babett Peter, Stephanie Bunte et même Élise Bussaglia. Au point qu’il finissait l’année 2015 et commençait la suivante avec une défense à trois. Finalement, depuis la fin du mois de mars, la solution semble trouvée : Babett Peter joue à gauche et Lara Dickenmann à droite, au moins pour les matchs importants.
Du coup il faut remplacer l’ancienne joueuse de Potsdam et Francfort dans l’axe de la défense. Dans un premier temps, c’est Lena Goeßling qui a été alignée à droite de Nilla Fischer. Mais avec la blessure de Julia Simic contre Leverkusen, la situation a changé. Pour jouer au milieu à côté d’Élise Bussaglia, Ralf Kellermann avait alors la possibilité de faire jouer la Suissesse Vanessa Bernauer, titulaire l’an passé avant l’arrivée de la Française, mais il choisissait plutôt de faire remonter Lena Goeßling et d’aligner en défense centrale la jeune Joelle Wedemeyer, 19 ans. C’est cette défense qui a joué tant en demi-finale contre Francfort qu’en finale de Coupe d’Allemagne. On peut donc s’attendre à la voir aussi contre Lyon.
Au plan offensif, en dehors de la période à trois défenseuses, le système oscille entre un 4-4-2 et un 4-2-3-1 en fonction du profil de l’attaquante de soutien et qu’on la considère comme une deuxième attaquante ou comme une meneuse. Ce qui semble le plus certain, c’est qu’Alexandra Popp occupera l’un des deux postes offensifs axiaux, même si elle a joué à l’occasion sur un côté. Pour les ailes, il y a deux places pour Anna Blässe, Isabel Kerschowski et Zsanett Jakabfi, à moins que cette dernière ne joue dans l’axe où l’on attend plutôt Ramona Bachmann.
Ralf Kellermann avait alors dû composer avec les absences plus ou moins longues de Caroline Hansen, d’Alexandra Popp et d’Almuth Schult et peinait à trouver des latérales. Il avait commencé par tenter Anna Blässe à droite et Noëlle Maritz à gauche avant d’essayer de multiples solutions comme Vanessa Bernauer, Babett Peter, Stephanie Bunte et même Élise Bussaglia. Au point qu’il finissait l’année 2015 et commençait la suivante avec une défense à trois. Finalement, depuis la fin du mois de mars, la solution semble trouvée : Babett Peter joue à gauche et Lara Dickenmann à droite, au moins pour les matchs importants.
Du coup il faut remplacer l’ancienne joueuse de Potsdam et Francfort dans l’axe de la défense. Dans un premier temps, c’est Lena Goeßling qui a été alignée à droite de Nilla Fischer. Mais avec la blessure de Julia Simic contre Leverkusen, la situation a changé. Pour jouer au milieu à côté d’Élise Bussaglia, Ralf Kellermann avait alors la possibilité de faire jouer la Suissesse Vanessa Bernauer, titulaire l’an passé avant l’arrivée de la Française, mais il choisissait plutôt de faire remonter Lena Goeßling et d’aligner en défense centrale la jeune Joelle Wedemeyer, 19 ans. C’est cette défense qui a joué tant en demi-finale contre Francfort qu’en finale de Coupe d’Allemagne. On peut donc s’attendre à la voir aussi contre Lyon.
Au plan offensif, en dehors de la période à trois défenseuses, le système oscille entre un 4-4-2 et un 4-2-3-1 en fonction du profil de l’attaquante de soutien et qu’on la considère comme une deuxième attaquante ou comme une meneuse. Ce qui semble le plus certain, c’est qu’Alexandra Popp occupera l’un des deux postes offensifs axiaux, même si elle a joué à l’occasion sur un côté. Pour les ailes, il y a deux places pour Anna Blässe, Isabel Kerschowski et Zsanett Jakabfi, à moins que cette dernière ne joue dans l’axe où l’on attend plutôt Ramona Bachmann.
Dickenmann et Bussaglia face à leur ancien club
Deux Louves vivront un moment particulier puisqu’elles portaient l’an dernier le maillot lyonnais. Elles ont toutes les deux trouvé du temps de jeu à Wolfsbourg mais pas toujours là où elle l’attendait. Lara Dickenmann n’a jamais réellement dit qu’elle partait de Lyon parce qu’elle y jouait arrière latérale, mais il était clair que ce poste ne la satisfaisait pas. Mais il n’a fallu que six mois à Ralf Kellermann pour se rendre compte que c’était là qu’elle apporterait le plus à son équipe et que c’était sans doute son meilleur poste. Élise Bussaglia quant à elle joue majoritairement à son habituel poste de milieu récupératrice mais on l’a vue dépanner à l’occasion ailleurs, arrière latérale gauche ou quasiment attaquante. Cela ne devrait toutefois pas être le cas pour la finale.
Gérard Prêcheur a aussi dû composer avec les blessures mais il semble avoir plus fait évoluer son système de jeu pour disposer de plusieurs options que pour chercher une bonne formule. Sarah Bouhaddi, Pauline Bremer, Amandine Henry ou Wendie Renard ont toutes manqué une partie importante de la saison. Mais le dispositif semble là aussi stabilisé depuis quelques semaines, avec également un choix fort fait en faveur d’une jeune défenseuse même si Griege Mbock a deux ans de plus que Joelle Wedemeyer et qu’elle est déjà internationale A. Elle est désormais titulaire en défense centrale avec Wendie Renard, ce qui fait remonter Saki Kumagai au milieu avec Amandine Henry et pousse Louisa Necib sur le banc. C’est donc bien un choix fort de la part de Gérard Prêcheur. Sur les côtés, Amel Majri est bien sûr indiscutable et Pauline Bremer occupe maintenant le poste de latérale droite, d’autant plus qu’Aurélie Kaci est blessée.
Camille Abily étant l’âme de cette équipe de l’OL, elle est placée à son meilleur poste, celui de meneuse (ce qui peut aussi expliquer le choix qui défavorise Louisa Necib), tandis qu’Ada Hegerberg et Eugénie Le Sommer sont indiscutables. Il ne reste alors qu’une seule place dévolue longtemps à Lotta Schelin mais prise pour toutes les échéances décisives par Élodie Thomis. On imagine qu’il est aussi très intéressant d’avoir une équipe compétitive et de disposer sur le banc de joueuses décisives comme Louisa Necib et Lotta Schelin. Toujours garder un poire pour la soif. Ou deux.
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Gérard Prêcheur a aussi dû composer avec les blessures mais il semble avoir plus fait évoluer son système de jeu pour disposer de plusieurs options que pour chercher une bonne formule. Sarah Bouhaddi, Pauline Bremer, Amandine Henry ou Wendie Renard ont toutes manqué une partie importante de la saison. Mais le dispositif semble là aussi stabilisé depuis quelques semaines, avec également un choix fort fait en faveur d’une jeune défenseuse même si Griege Mbock a deux ans de plus que Joelle Wedemeyer et qu’elle est déjà internationale A. Elle est désormais titulaire en défense centrale avec Wendie Renard, ce qui fait remonter Saki Kumagai au milieu avec Amandine Henry et pousse Louisa Necib sur le banc. C’est donc bien un choix fort de la part de Gérard Prêcheur. Sur les côtés, Amel Majri est bien sûr indiscutable et Pauline Bremer occupe maintenant le poste de latérale droite, d’autant plus qu’Aurélie Kaci est blessée.
Camille Abily étant l’âme de cette équipe de l’OL, elle est placée à son meilleur poste, celui de meneuse (ce qui peut aussi expliquer le choix qui défavorise Louisa Necib), tandis qu’Ada Hegerberg et Eugénie Le Sommer sont indiscutables. Il ne reste alors qu’une seule place dévolue longtemps à Lotta Schelin mais prise pour toutes les échéances décisives par Élodie Thomis. On imagine qu’il est aussi très intéressant d’avoir une équipe compétitive et de disposer sur le banc de joueuses décisives comme Louisa Necib et Lotta Schelin. Toujours garder un poire pour la soif. Ou deux.
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WOLFSBOURG
LYON